Mine de lithium à Echassières : une consultation publique aux forts enjeux écologiques et démocratiques

Le lithium est un composant des batteries qui alimentent les appareils électriques de milliards de personnes dans le monde. Aujourd’hui, son extraction et sa transformation reposent sur trois pays (l’Australie, le Chili et la Chine) et sur cinq entreprises, toutes états-uniennes ou chinoises, accroissant la dépendance des pays européens. Cette exploitation se fait souvent au détriment des populations locales dans des conditions socialement et environnementalement inacceptables. Nous avons une responsabilité vis-à-vis des populations de ces pays où sont extraits ces minerais critiques que nous utilisons sans nous préoccuper des conditions dans lesquelles ils sont extraits.

Le 24 octobre 2022, Imerys, multinationale de l’extraction minière, a annoncé le lancement d’un important projet d’exploitation de lithium, sur  le site de la carrière de kaolin dite « de Beauvoir » en bordure de la forêt des Colettes (zone Natura 2000), sur la commune d’Echassières dans l’Allier. L’activité minière déjà existante de ce site augmentera fortement.

Une délégation d’élus régionaux écologistes et de militants écologistes de l’Allier a rencontré des responsables du projet. Ces derniers ont assuré que la zone Natura 2000 ne serait pas touchée et que l’acheminement du lithium vers l’usine de conversion, à St Victor, près de Montluçon, se ferait par canalisations, puis par le rail.

À cette occasion, des études, entre autres, hydrauliques et hydrogéologiques, ont également été promises. Cette question de l’eau soulève de vives inquiétudes pour Les Écologistes. L’exploitation minière nécessite de prélever des quantités d’eau très importantes, pouvant mener à des conflits d’usage. Le département de l’Allier souffre de sécheresse depuis quelques années et des prélèvements importants dans la rivière La Sioule seraient préjudiciables à la ressource en eau du département.

La volonté annoncée d’Imérys de porter un projet vertueux ne doit pas masquer l’enjeu de sobriété et de consommation raisonnable des ressources déjà disponibles. Nous Écologistes, sommes conscient.e.s que la  transition de nos mobilités ne pourra être à la hauteur des enjeux climatiques qu’avec la combinaison de plusieurs facteurs : réduction des besoins de déplacement, réduction du parc automobile, conversion des motorisations à l’électrique, et hausse très significative de l’offre et de l’utilisation des transports collectifs et des modes doux, partout où cela est possible.

A l’heure où différents aspects de ce projet restent encore à clarifier, nous réaffirmons notre engagement à veiller à ce que cela se fasse dans le respect de l’environnement et dans la transparence totale de l’exploitant vis-à-vis des riverains du site minier et de l’usine de conversion.

Nous serons particulièrement vigilants à l’empreinte écologique du projet sur le territoire : atteintes potentielles au site classé Natura 2000, quantités d’eau utilisées, transport des matières extraites, énergie consommée, traitement et stockage des matières et déchets dangereux.

Imérys a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) qui organise une concertation publique entre le 12 mars et le 7 juillet. Les Écologistes participeront activement à ce débat et invitent toutes les citoyennes et tous les citoyens intéressés à faire de même. En amont de celui-ci, les Écologistes de l’Allier et plus largement d’Auvergne se tiennent à la disposition de toutes celles et ceux qui souhaiteraient échanger sur ce sujet. Une implication importante de la société civile sera nécessaire pour s’assurer que ce projet soit conduit dans le respect du vivant, des habitant·e·s, et de la démocratie.