Un principe fondamental : ne pas tuer le gisement d’économie d’énergie

Dans un bâtiment, les premières économies sont faciles et peu onéreuses ; mais elles sont insuffisantes pour atteindre le niveau BBC. Il faut donc trouver un équilibre dans chaque bâtiment de telle sorte que les économies les plus rentables financent les économies les moins rentables. Ne mobiliser que les économies les plus rentables à court terme revient à empêcher l’atteinte d’un niveau élevé de rénovation, puisque les économies les moins rentables ne peuvent être mobilisées seules (c’est économiquement non viable).

 

Exemples concrets :

  • refaire une façade avec 6 cm de polystyrène alors qu’il en faudrait 15cm (le coût est quasi  identique). Idem avec une isolation de toiture (10 cm de laine au lieu de 40 cm).
  • changer une chaudière avant rénovation n’est pas judicieux : elle risque d’être surdimensionnée après rénovation, ce qui occasionnera des pertes de rendements et potentiellement un accroissement de la consommation à l’issue des travaux !
  • changer des fenêtres doit se faire de manière cohérente avec la modification de l’enveloppe : les changer avant une isolation par l’extérieure n’est pas judicieux…

 

 

Le Grenelle de l’environnement prévoit dans le « Plan bâtiments » l’objectif de réduire les émissions de GES des bâtiments de 38% en 2020, ce qui est énorme. Il y a deux façons de viser l’objectif : soit faire de nombreuses petites rénovations (méthode actuelle), soit faire moins de rénovations mais meilleures à chaque fois. La première stratégie hypothèque de poursuivre l’effort ensuite puisqu’il ne restera que les économies les moins rentables dans chaque bâtiments.

 

Il faut donc prioriser les rénovations globales (niveau BBC) afin de pouvoir atteindre l’objectif de long terme. Dans le cas ou ce n’est ni adapte, ni souhaite, il est nécessaire de n’autoriser que les travaux « BBC compatibles » (atteindre tout de suite le « bon niveau » sur ce que l’on entreprend). Rénover au niveau BBC demande donc un savoir, un savoir-faire, une méthodologie propre. Seul un partenariat avec les professionnels, qui additionnera formations et organisation des filières permettra d’y arriver. Cela passera également par le développement de structures d’animation sur les territoires.