COP28 – Jour 4

Cela devait arriver !

Fait remis en lumière hier par le Guardian, alors que les négociations sur la fin des énergies fossiles battent leur plein : le président de la COP28, Sultan Al Jaber, a dernièrement affirmé qu’il n’y avait « aucune science » (no science) indiquant qu’une élimination progressive des combustibles fossiles était nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, selon le Guardian. Al Jaber a également déclaré qu’une élimination progressive des combustibles fossiles ne permettrait pas le développement durable « à moins que vous ne vouliez revenir dans les grottes ».

Nous renvoyer dans des grottes est le plus ancien des tropismes de l’industrie des combustibles fossiles. Les commentaires, extrêmement préoccupants « à la limite du déni climatique », ont déclaré les scientifiques, et ils étaient en contradiction avec la position du secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Plus de 100 pays sont déjà en faveur d’une élimination progressive des combustibles fossiles et la question de savoir si l’accord final de la COP28 le prévoit, ou utilise un langage plus faible tel que « réduction progressive ». C’est la question la plus âprement disputée de la COP !

Le coût des solutions basées sur le carbone

Certains des arguments utilisés par l’industrie contre l’élimination progressive des combustibles fossiles sont l’idée que nous pouvons simplement réduire toutes les émissions grâce au captage et au stockage du carbone (CSC). Malgré le fait que la technologie a stocké très peu de carbone à ce jour (actuellement environ 0,1 % des émissions chaque année), un rapport publié hier par l’Université d’Oxford montre que le fait de s’appuyer fortement sur le CSC pour atteindre la carboneutralité coûtera aux gouvernements du monde entier au moins 30 000 milliards de dollars de plus qu’une route basée sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’électrification. C’est-à-dire en tout 1 trillion par an. Si même la finance se met à trouver que c’est une mauvaise idée, alors…. Au fait, qui sait ce que vaut 1 trillion ?

Des larmes pour les Palestiniens

Parmi les nombreux événements qui ont lieu dans l’enceinte de la COP, il y a eu dimanche un gigantesque rassemblement de soutien pour les Palestiniens. Des hommes et des femmes se sont relayés pour offrir le témoignage de leurs familles, de leurs amis, pour raconter leur vie quotidienne. « Nous vivons sous occupation depuis si longtemps. Les Palestiniens ne sont pas considérés comme des êtres humains. Vous qui êtes bien chez vous, en sécurité, sachez que nous n’avons pas cela, n’importe qui peut entrer chez nous et nous enlever ou nous tuer. Sur nos territoires, l’eau, la nourriture, les médicaments sont des armes ». Parmi la centaine de manifestants, beaucoup pleuraient pendant les témoignages.

Le rôle du droit international

Hier, lors du side event (séries de conférences et événements pendant les négociations) sur le rôle du droit international, les participants ont rappelé les fondamentaux du traité de non-prolifération des énergies fossiles, et l’ont rapproché du traité de non-prolifération du nucléaire. Un traité international, portant un fort engagement, suivi par les nations unies, visant à terme au désarmement, favorisant la coopération vers un objectif pacifique, face à un danger mortel pour l’humanité. Il y a effectivement un rapprochement évident !

A ce propos d’ailleurs, les écologistes en France peuvent être fier.es car iels sont la première famille politique a avoir soutenu et appelé à soutenir cette initiative et ce dès fin 2021. Les villes écologistes sont en premières lignes de cette bataille. Rendez vous à l’assemblée en 2024 pour les échanges autour de la PPL du groupe écolo.

Pour en savoir plus sur l’initiative pour un traité de non prolifération des énergies fossiles c’est par là.