COP28 : Jour 1

Des palmiers et des hommes (et des premiers succès)

La COP démarre, les arrivant·es s’installent après avoir récupéré leur badge. Les files d’accueil sont longues car on attend entre 70 000 et 80 000 personnes ce qui est un record absolu pour une COP. 

Les palmiers sont hauts et se disputent avec le lustre et l’or ce qui est un peu iconoclaste pour nous qui sommes habitués à plus de mesure en Europe. Ce complexe a été construit pour l’exposition universelle de 2020. 

Comme dans toutes les COP, il y a la green zone et la blue zone. Mais ce qui excite les esprits c’est bien d’avoir accès à la zone bleue, gérée par l’ONU car c’est là où les négociations ont lieu. 

En ce premier jour, une bonne nouvelle est à saluer : l’adoption du fonds pour les pertes et dommages. Le fonds pour les pertes et dommages doit venir en aide aux pays touchés par les catastrophes climatiques en aidant aux reconstructions et les mesures d’adaptation pour anticiper les crises. Les financements sont apportés par les pays responsables du changement climatique. C’est sur le point de “qui doit obligatoirement payer” que se portaient les interrogations avant l’accord du jour. Et revers de la médaille, il n’y a pas d’obligations concernant l’abondement de ce fonds. Comme toujours avec les COP, on reste sur l’histoire du verre à moitié plein et à moitié vide. Il faudra donc pousser plus fort à l’avenir pour améliorer les choses. 

A ce stade c’est l’Europe qui abonde ce fond avec 225 milliards d’euros et 100 milliards de dollars pour les Emirats Arabes Unis. 

Toujours en matière de responsabilité, Carbon Brief, nous apprend d’ailleurs qu’en prenant en compte les émissions de nos anciennes colonies, la responsabilité historique française dans le changement climatique serait alourdie de 50%. Avec ce mode de calcul, nous sommes à la 11e place des nations responsables du changement climatique. 

Autre bonne nouvelle, l’agenda de la COP a été paisiblement validé, ce qui n’était pas garanti. La COP va donc pouvoir se dérouler comme prévu. Ce qui veut aussi dire que les dossiers chauds comme le global stocktake ou arrêter une date pour la sortie des fossiles restent devant nous. 

A propos du Global Stocktake, si vous ne l’aviez pas en tête, il s’agit de la compilation, tous les 5 ans, des objectifs de baisse d’émissions portés notamment par les États (mais pas que). En effet, ceux-ci doivent déclarer des plans où ils s’engagent volontairement à baisser les émissions. On fait la somme de ces engagements et on compare avec ce que l’on devrait faire pour rester sous l’objectif que l’humanité s’est collectivement fixé. 

Spoiler : on n’est pas sur la bonne trajectoire. L’enjeu sera donc de voir si des annonces sont faites pour renforcer les objectifs de baisse des émissions des états. 

Concernant la France, fidèle à son irradiante lubie, elle s’est fixée pour objectif de tripler les capacités mondiales en matière de nucléaire. En complément de la défense de la sortie du charbon, ces deux axes seront clés pour son action politique. Quand comprendrons-nous enfin que cette technologie n’a pas d’avenir et qu’elle est un leurre dans un monde dont le climat est et sera encore plus bouleversé à l’avenir ? 

Qui est là ? Qui n’est pas là ? 

Manquent à l’appel Joe Biden, Xi Jinping, Vladimir Putin, Justin Trudeau ou le premier ministre australien Anthony Albanese. Manque à l’appel également le pape François mais pour raison de santé. 

Au niveau des présent.es on retrouve : Hillary Clinton, Mike Bloomberg,  Charles III, António Guterres, Luiz Inácio Lula da Silva, Emmanuel Macron, Narendra Modi, Rishi Sunak, Pedro Sánchez, ou la première ministre de la barbade Mia Mottley.

A ce propos d’ailleurs, la sous représentation voir l’absence des femmes dans le processus de décision en matière de climat est criante. 

Pour retrouver tous les briefings quotidiens de la COP, c’est sur le site de la commission énergie & climat que ça se passe. Et rendez-vous demain pour d’autres nouvelles en direct de la COP28.