Depuis sa phase de conception, l’EPR de Flamanville a connu des déboires innombrables. Ferraillages apparents, cavités dans les coulées de béton, mauvaise qualité des aciers, soudures défectueuses : les malfaçons s’accumulent à toutes les étapes du chantier.
Aujourd’hui, l’exploitant promet un démarrage du réacteur avec un couvercle de cuve dont l’utilisation n’a été autorisée par l’ASN que de manière dérogatoire et uniquement jusqu’au 31 décembre 2024.
Cet « engin beaucoup trop compliqué, quasi inconstructible » selon les dires de l’ancien PdG Henri Proglio, qui a collectionné les anomalies, ne peut décemment pas être mis en service en l’état. Les suivis au fil de l’eau par l’ASN ne suffisent pas à garantir que les problèmes en cours de chantier ne nous conduisent pas à un démarrage désastreux.
Devant une telle accumulation d’erreurs, les élu.e.s du groupe Normandie Écologie demandent qu’une expertise indépendante soit commanditée par l’État et qu’un moratoire sur les opérations de chargement soit décrété en attendant les résultats de cette étude. Nous avons rencontré et poursuivrons un travail avec les parlementaires écologistes afin d’interpeller Madame Agnès Pannier-Runacher en ce sens. Nous appelons les élu.e.s à s’associer à cette requête qui permettra d’éclairer les enjeux de ce démarrage et de mesurer les risques induits, en toute transparence.
La sécurité des habitantes et habitants du Cotentin, et plus largement de Normandie, mérite que l’on mène en toute indépendance cette expertise globale vu l’ensemble des dysfonctionnements constatés lors du chantier.