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Nous, écologistes, exprimons notre profonde colère face à la décision du gouvernement de diminuer drastiquement les aides financières accordées aux projets photovoltaïques de moins de 500 kWc. Cette mesure menace la viabilité économique de nombreux projets et risque de porter un coup sévère à la transition énergétique de notre pays.
Le segment des installations photovoltaïques de 100 à 500 kWc a connu un essor significatif ces dernières années, contribuant activement à la production des renouvelables en France. Réduire brutalement les soutiens publics, avec un tarif d’achat revu à la baisse, compromet leur rentabilité et risque d’entraîner l’abandon de nombreux projets en cours.
Cette décision est d’autant plus choquante qu’elle intervient alors que le gouvernement continue de promouvoir massivement le nucléaire, sans la moindre limite budgétaire. Tandis que les aides aux énergies renouvelables sont taillées à la serpe, les plus de 60 milliards d’euros pour la construction de nouveaux réacteurs EPR 2 ne sont jamais interrogés, malgré des coûts qui ne cessent de déraper, et dont la mise en service ne serait pas prévue avant 2040 au mieux. Pourquoi le solaire est-il pénalisé alors qu’il est immédiatement déployable et compétitif ? Pourquoi vouloir investir sans limite des milliards pour la technologie atomique dont les retards et surcoûts sont devenus la norme ?
Au-delà de l’injustice de cette décision, elle met en péril notre capacité à atteindre nos propres objectifs énergétiques. L’Union européenne exige que la France porte sa part d’énergies renouvelables à 42,5 % du mix énergétique d’ici 2030. Dans son propre scénario de planification énergétique, le gouvernement reconnaît que le solaire doit jouer un rôle majeur dans cet effort. Or, cette réduction des aides vient freiner l’un des leviers les plus efficaces pour y parvenir !
Le photovoltaïque en toiture est une solution clé pour le développement des énergies renouvelables, permettant d’exploiter des surfaces déjà artificialisées et d’éviter l’artificialisation des sols. Mettre en péril ce segment, c’est retarder inutilement l’essor du solaire en France et risquer un retard critique dans nos engagements climatiques. Alors que nos voisins européens accélèrent le développement du solaire, la France freine une des énergies les plus compétitives et rapides à déployer, risquant de laisser passer une opportunité économique majeure et de dépendre davantage des énergies fossiles dans les années à venir.
L’hypocrisie du pouvoir macroniste – qui dans le même temps vante à l’international un mix électrique “décarboné” pour attirer des data centers et les géants du numérique, tout en freinant délibérément le développement du solaire, pourtant essentiel pour garantir un approvisionnement énergétique réellement décarboné et soutenable dans les années à venir – est insupportable ! Le gouvernement doit revenir immédiatement sur cette décision et garantir des aides cohérentes et prévisibles pour le photovoltaïque. Il est inacceptable que la France entrave son propre développement énergétique sous prétexte d’économies budgétaires, tout en soutenant à perte une industrie nucléaire à la dérive.