Terres rares et Métaux critiques, c’est quoi tout ce bordel ?

Il est temps de remettre en place quelques idées préconçues et d’appeler un chat un chat afin que nous parlions toutes et tous de la même chose.

Les terres rares, qu’est ce que c’est ? Reprenons donc la définition de wikipédia.

« Les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium 21Sc, l’yttrium 39Y et les quinze lanthanides soit 17 en tout. Ces métaux sont, contrairement à ce que suggère leur appellation, assez répandus dans la croûte terrestre, à l’égal de certains métaux usuels. Sous forme élémentaire, les terres rares ont un aspect métallique et sont assez tendres, malléables et ductiles. Ces éléments sont chimiquement assez réactifs, surtout à des températures élevées ou lorsqu’ils sont finement divisés. »

Pour sa part, le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) – soit l’administration publique française en charge des questions minières – parle de métaux critiques. En effet, cette notion de criticité permet de mieux retranscrire à la fois la quantité disponible mais également la répartition géographique des quantités disponibles. Dit autrement, un métal peut être abondamment disponible mais dans une seule zone géographique, ce qui peut potentiellement amener à une rupture d’approvisionnement. Ainsi, le BRGM classe les éléments en fonction des risques sur les approvisionnements et de l’importance économique. Il faut aussi noter que pour la Commission Européenne, il existe un seuil net à partir duquel une substance est critique, ce qui diffère donc de l’analyse du BRGM.

Le BRGM explique que les scores des risques sur les approvisionnements ont été établis comme la moyenne arithmétique des cinq composantes suivantes, chacune notée de manière estimative de 1 à 5 :

  • quantité et concentration géographique des ressources et réserves,
  • concentration des exploitations minières et des raffineries,
  • restrictions au libre commerce de la matière première,
  • existence de problèmes environnementaux spécifiques à la filière,
  • concentration de la métallurgie.

Enfin, il existe une dernière notion : les métaux dit stratégiques. Dans ce cas, on ne se base non pas juste sur les quantités disponibles et leurs répartitions mais on fait également entrer en ligne de compte les usages. Wikipédia rappelle par exemple que « le plomb, parce qu’il était vital pour les munitions, et parce qu’il est utilisé dans les batteries et pour les blindages contre les rayonnements X ou radioactifs, est depuis longtemps un « métal stratégique » pour les armées et pour une partie de l’industrie de la défense. »

Bref, ce n’est donc pas toujours simple pour s’y retrouver entre tous ces classements différents et il conviendra à l’avenir être précis et rigoureux afin d’utiliser les bonnes définitions.

Enfin, bonne nouvelle, le BRGM est en train de travailler à modéliser Les besoins en matériaux et métaux de la Transition Énergétique de la France. D’ici à fin 2020, nous devrions donc disposer de données scientifiquement établies sur ce sujet.