Les actionnaires de TotalEnergies ont fêté lors de la dernière Assemblée générale les 100 ans de l’entreprise pétrogazière climaticide aux bénéfices carbonés. Ils ont approuvé par ailleurs le bilan et la stratégie carbone de l’entreprise et ont reconduit Patrick Pouyanné pour trois ans à la tête du groupe.
Au même moment, des militants·es écologistes manifestaient pacifiquement leur opposition, tenu‧es largement à distance par les forces de l’ordre alors qu’aux micros des journalistes, certains actionnaires rivalisaient de phrases cyniques (« On est débarrassé de tout un tas de polluants, excusez-moi du terme, qui venaient perturber notre assemblée », a déclaré l’un d’entre eux sous les applaudissements).
Dans la matinée, d’autres militants·es et activistes climat mené‧es par Extinction Rébellion ont fait irruption au siège d’Amundi, boulevard Pasteur, dans le XVe arrondissement de Paris. Outre des militants·es du climat, on dénombrait des victimes du changement climatique et des chercheurs·euses CSN de “Scientifiques en Rébellion”. Toutes ces personnes étaient là pour réclamer la préservation et la protection des conditions d’habitabilité sur Terre.
Plusieurs affrontements ont éclaté dans le hall d’entrée de cette filiale du Crédit Agricole, qui est un des plus gros actionnaires de TotalEnergies. La sécurité du bâtiment a repoussé les militants·es avec une lance à eau. Une centaine d’autres personnes ont été interpellées, dont des candidats·es aux élections européennes. En fin de journée, on comptait plus de 200 personnes nassées depuis plus de 7h. Elles n’ont été libérées que très tard dans la journée. 173 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.
En fin de soirée, une cinquantaine de personnes étaient toujours bloquées dans un bus pendant des heures sans informations, nourriture ni accès à des toilettes dans des conditions inhumaines et dégradantes. Pourquoi une telle violence et un tel acharnement ?
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France dénoncent avec force et indignation cette multiplication d’interpellations et répressions toutes plus violentes les unes que les autres. On ne peut traiter ainsi des personnes engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique.
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France soutiennent les militants‧es, associations, syndicats, collectifs qui se mobilisent pour le climat avec courage. Nous pointons clairement une dérive de la politique actuelle du gouvernement qui, aux dialogues et à l’action climatique, préfère la terreur et l’intimidation.
- Les Écologistes/EELV Ile-de-France demandent à ce que la justice climatique devienne une vraie boussole pour les décisionnaires politiques et qu’en conséquence, le crime d’écocide soit réellement reconnu pour contraindre TotalEnergies à changer de modèle au profit des énergies renouvelables.
- Nous insistons sur le fait que la violence contre les défenseurs·euses du climat doit absolument cesser.