Qu’est-ce que le biogaz ?
Le Biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques qu’elles soient animales ou végétales en l’absence d’oxygène (anaérobie). Cette fermentation se produit naturellement ou spontanément dans les décharges contenant des déchets organiques domestiques, agricoles ou industriels (agroalimentaires ou papetiers). Le biogaz est la forme renouvelable de l’énergie fossile très courante qu’est le gaz naturel.
Le biogaz est principalement composé de 45 à 65% de méthane (CH4), de 25 à 45% de dioxyde de carbone (CO2), de 6% de vapeur d’eau (H2O). Le reste étant présent sous forme de traces (azote, soufre, oxygène, …).
Les boues des stations d’épuration contiennent le plus fort taux de méthane.
Comment utiliser le biogaz ?
Le biogaz offre l’avantage de pouvoir être transformé en toute forme d’énergie utile :
- Il peut être brûlé dans une chaudière pour produire de la chaleur ou de l’air chaud pour le séchage.
- Il peut alimenter un moteur ou une turbine pour produire de l’électricité injectée dans le réseau EDF.
- La cogénération permet d’alimenter le réseau électrique et celui de chaleur.
- Depuis mai 2011, son injection est autorisée dans le réseau de distribution de GrDF. Cette injection nécessite de « nettoyer » le biogaz, en enlevant le gaz carbonique et le soufre.
- Pour l’utiliser comme carburant, il faut, en plus, retirer l’eau et les traces de produits issus de la fermentation (chlore, fluor, métaux lourds, …) et le concentrer.
Comment produire du biogaz à partir des déchets ?
Actuellement, il existe 2 méthodes pour récupérer le gaz à partir des déchets :
- La méthanisation des déchets dans des digesteurs permet de produire du biogaz.
- Dans les décharges (centres de stockage ou centres d’enfouissement technique), la fermentation des déchets dure 25 ans. Le biogaz produit est aspiré par un système de drains et de puits ou par des bioréacteurs, procédé plus sophistiqué accélérant la dégradation des déchets. Ces procédés, dont les impacts sont moins maîtrisés que ceux de la méthanisation, vont à l’encontre des objectifs de réduction de l’enfouissement des déchets fermentescibles.
Quels avantages à produire du biogaz à partir des déchets ?
- Le méthane contribue indirectement à l’effet de serre en diminuant la capacité de l’atmosphère à oxyder d’autres gaz comme les fréons. En brûlant, le biogaz réduit de 20 fois la pollution des gaz issus de la fermentation des déchets.
- L’efficacité énergétique du biogaz : 1 tonne d’ordures fermentescibles représente un gisement d’environ 60m3 de méthane, soit 60 litres de carburant ou 600kWh.
- L’utilisation de biométhane comme carburant pour alimenter des bus entraine une réduction de 95% des particules émises, 99% de composés soufrés et 70% des oxydes d’azote par rapport à un bus diesel.
- La production du biogaz par méthanisation permet d’hygiéniser le digestat (élimination des agents pathogènes).
Quelle place le biogaz dans la transition énergétique ?
L’association NegaWatt dans son scénario 2011 réserve une place centrale au méthane qui remplacerait le pétrole dans les transports. Le méthane, issu pour 1/3 de la méthanisation des déchets, remplacerait progressivement le gaz importé et le « gaz naturel véhicule » (GNV) se substituerait pour 87% des transports en camion et pour 60% pour les petits utilitaires et les véhicules individuels.
L’ADEME estime que la production pourrait doubler d’ici 2020 (10 à 12 TWh), mais serait loin du potentiel estimé entre 80TWh et 180TWh.
Est-ce dangereux ?
Les niveaux de dangers et de risques potentiels d’incendie et d’explosion sont du même ordre de grandeur que ceux des gaz naturels. Le biogaz est plus complexe que le gaz naturel par sa composition, variable d’un site à l’autre ou en fonction de la période de l’année à l’intérieur d’un même site.
L’épuration du biogaz est donc une étape particulièrement sensible, l’élimination des éléments toxiques nécessite de connaitre la composition complète du biogaz pour maîtriser les rejets.
Il est donc indispensable de mettre en place les mesures de protection développées pour le gaz naturel et d’ajouter des dispositions spécifiques au biogaz (comme par exemple la protection pare-flammes des canalisations).
Les risques d’incendie/explosion du mélange méthane/air lorsque le mélange contient de 5 à 15% de méthane.
Les risques d’intoxication avec le biogaz brut proviennent en partie de la présence d’hydrogène sulfuré.
Combien se vend le biogaz ?
Les tarifs d’achat (injection et électricité) sont fixés à l’échelle nationale à un tarif d’achat obligatoire. Il est établi en fonction de plusieurs critères comme la taille des installations, la nature des déchets valorisés (prime pur les effluents d’élevage) et une prime à l’efficacité énergétique.
Le graphique ci-contre représente le principe pour l’injection dans le réseau GrDF.
Ces tarifs ont été instaurés pour dynamiser la méthanisation agricole et en favorisant les petites exploitations.
Depuis mai 2011 les tarifs de rachat de l’électricité sont compris entre 81,2€/MWh (industrielles de plus de 2MW) à 199,7€/MWh (agricoles de moins de 150kW).
Les tarifs d’injection sont compris entre 45€/MWh (industriels de plus de 350 m³/h) à 125€/MWh (agricoles de moins de 50 m³/h)
L’injection de méthane dans le réseau nécessite de purifier le biogaz pour obtenir une part de 96% de méthane. Actuellement, seule l’unité de Lille injecte dans le réseau.
Le point de vue d’EELV
- EELV soutient toute démarche de prévention, réemploi, réparation, recyclage, valorisation, solutions les plus écologiques pour sortir progressivement de l’incinération et du stockage des OM.
- EELV souhaite mettre fin à l’incinération, envisage une sortie progressive «en développant la méthanisation à partir de biodéchets collectés de façon séparée», et propose «de réduire l’enfouissement aux seuls déchets ultimes».
- EELV défend le principe de favoriser les solutions locales et s’oppose aux solutions industrielles surdimensionnées. Cela vaut pour le traitement de nos déchets.
- EELV souhaite mettre en place des mesures favorisant le développement de l’éco-conception et le prolongement de la durée de vie de leurs produits