Alors ça finit quand ? (bis)
Les délégués sont restés en suspens pendant la majeure partie de la journée, car les discussions se sont déroulées pour la plupart à huis clos. La première partie de la plénière de clôture des organes directeurs n’a apporté que peu de nouvelles décisions et peu de soulagement. Le nouveau texte issu du Bilan mondial (BM) a suscité de profondes inquiétudes et a été jugé « totalement insuffisant ». Beaucoup ont estimé que le texte n’était pas à la hauteur de l’objectif de 1,5°C considéré comme « l’étoile polaire » de la réunion, et qu’il constituait même un recul en matière d’ambition.
Dans la soirée, le Président de la COP28, Al Jaber, a ouvert la première partie de la séance plénière de clôture de la 28e réunion de la Conférence des Parties (CdP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et a indiqué aux Parties : « le temps des décisions est venu ». Il a rappelé que le « Majlis des porteurs du changement » qu’il a convoqué dimanche 10 décembre avait apporté un ton nouveau et un esprit de coopération renouvelé, et encouragé les Parties à travailler en collaboration pour tenir le cap de 1,5°C. Il a ensuite invité la CdP à adopter un certain nombre de décisions.
Beaucoup de personnes présentes à la COP ont également exprimé leur confusion quant aux différents canaux par lesquels les groupes et les Parties étaient soi-disant consultés. Des pourparlers ont été menés non seulement par la Présidence et les ministres co-facilitateurs qu’elle a nommés plus tôt dans la semaine, mais aussi par le Secrétaire exécutif de la CCNUCC, Stiell, et le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de retour à Dubaï. « Beaucoup de choses s’agitent sous la surface », a résumé un délégué chevronné, « la question est de savoir à quel moment cela fera surface et si ça va nous plaire quand cela se produira ».
Les réactions au projet issu du Bilan Mondial, publié en fin d’après-midi, ont été rapides et furieuses ! Les espoirs que ce texte compterait un libellé appelant à l’élimination ou à la réduction progressive des énergies fossiles ont été déçus. Au lieu de cela, le texte suggère une longue liste d’actions que les Parties « pourraient » entreprendre, notamment :
- restreindre les autorisations de nouvelles productions ou de productions non maîtrisées d’électricité au charbon ;
- développer des technologies de réduction et d’élimination ;
- « réduire » la consommation et la production d’énergies fossiles pour atteindre le zéro émission nette « d’ici, avant ou vers 2050 ».
Bref, le compte n’y est pas du tout et l’espoir d’avancées concrètes est bien douché ! Est ce que demain marquera l’arriver d’un accord ou l’implosion du processus ? Tout est possible !