Où est-ce qu’on va l’année prochaine ? (bis)

Le lieu des négociations sur le climat de l’année prochaine est en proie à un différend. Ce sera le tour de l’Europe de l’Est – les tâches d’accueil alternent chaque année entre les cinq groupes régionaux de l’ONU – mais la Russie a rendu les choses difficiles.

Dans un geste surprise, l’Arménie – qui est en guerre avec son voisin pour la région contestée du Haut-Karabakh – a déclaré qu’elle soutiendrait la candidature de l’Azerbaïdjan, dans le cadre d’un accord de paix plus large entre les deux pays. Et la Bulgarie a retiré sa candidature à l’accueil du sommet, ouvrant ainsi la voie à l’Azerbaïdjan.

L’ancienne république soviétique est susceptible d’offrir une expérience pour la COP assez différente de celle des paillettes et du glamour des Émirats arabes unis, avec notamment sa riche offre d’hôtels cinq étoiles et son tout nouveau centre d’exposition. Mais ces deux pays partagent bien une chose en commun : tous deux sont des pétro-États riches en fossiles.

Cependant, il reste encore un certain nombre d’obstacles à franchir avant que l’Azerbaïdjan puisse être couronné hôte de la COP29 – notamment l’inquiétude quant à l’optique d’un énième sommet sur le climat dans un État favorable aux combustibles fossiles. De plus, Bakou a besoin de l’approbation formelle des autres pays. Le plan de repli reste Bonn, qui héberge le secrétariat de la CCNUCC – mais l’Allemagne rechigne à l’idée d’accueillir le bazar de la COP l’année prochaine.

Texte, mon joli texte, es tu le plus joli (et complet) ? 

Le dernier projet de texte sur lequel travaillent les négociateurs a augmenté de trois pages pour atteindre 27, suggérant que les divisions deviennent de plus en plus (et non moins) difficiles à comblabler. Plus précisément, cinq options sur la manière de traiter la question délicate de l’élimination progressive des combustibles fossiles ont désormais été intégrées au texte. Que la bataille commence !

La magie de Noël 

Il faut toujours voir le bon côté des choses : la rumeur court que le chef de la COP, le sultan al-Jaber, tente de conclure les choses d’ici mardi, officiellement le dernier jour de la COP. Ceci est un calendrier extrêmement ambitieux étant donné que les négociations se prolongent généralement.Et pourquoi me direz vous ? « Winter City », une expérience festive destinée aux familles, qui verra Al Wasl Plaza se transformer en « un pays des merveilles magique et enneigé de Noël », ouvrira ses portes le 15 décembre sur le site de l’Expo. Celleux qui voulaient du changement vont être servi·es !

Les protestations à la COP 28

La société civile, notamment la Confédération syndicale internationale (CSI), 350.org et les Pacific Climate Warriors ont organisé une manifestation dans la Zone bleue pour appeler à un texte final solide de la COP, y compris un engagement à éliminer progressivement les combustibles fossiles.

Manifester à la COP n’est pas chose aisée vu que le pays hôte n’est pas connu pour être une démocratie accueillante. En effet, les Emirats arabes unis n’autorisant pas les manifestations, impossible pour les ONG d’organiser cette marche dans les rues de la ville hôte. Alors elles ont arpenté les allées devant quelques agents de la sécurité onusienne, des vendeurs locaux et les clients des food-trucks.

Même si le défilé n’a pas rassemblé autant de monde que lors des précédentes COP, puisque seules les personnes accréditées ont accès à cette zone, tous les continents étaient représentés, les jeunes Européens côtoyant des hommes et des femmes en tenues traditionnelles