Le 15 janvier dernier, l’Autorité de Sureté Nucléaire a lancé un avis de consultation du public sur l’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville. L’occasion pour le groupe Normandie Ecologie de rappeler, dans sa contribution, son opposition au projet devenu l’un des plus gros fiascos industriels et financiers de ces dernières décennies. Cette opposition est motivée par le nombre important d’incertitudes en matière de coûts et de résiliences des infrastructures qui persistent actuellement dans le projet.
Parmi elles, des coûts de mise en service et d’entretien du réacteur ne pouvant être convenablement maitrisés. En effet, depuis le lancement des travaux il y a plus de 15 ans, d’innombrables malfaçons ont fait grimper la facture, déjà élevée, de 15 milliards d’euros supplémentaires. Ce surcoût n’est pas lié à la malchance, il est inhérent à la nature même de cet EPR. En effet, en Chine, en Finlande et au Royaume-Uni des chantiers de réacteurs EPR semblables à celui de Flamanville subissent les mêmes problématiques de malfaçons et de surcoûts. Il est donc impossible d’envisager que des travaux qui aient connu tant de retards et malfaçons se traduisent par des coûts de fonctionnement et d’entretien maitrisés. Des dépenses si élevées se font forcément au détriment de l’investissement à destination des énergies renouvelables.
De plus, la sécurité du réacteur n’est pas garantie, de nombreuses malfaçons sont également à déplorer avec, en tête de ligne, le couvercle du réacteur qui n’est pas aux normes. L’ensemble de ces malfaçons doit être étudié, c’est pourquoi, comme nos collègues parlementaires, nous demandons qu’une étude globale indépendante soit réalisée avant toute tentative de démarrage du réacteur.
Par ailleurs, le projet est loin de recueillir un soutien inconditionnel de la part des collectivités, ainsi nombre d’entre elles se sont abstenues au moment de voter pour sa mise en service. Pour autant le gouvernement et l’exécutif régional poussent, main dans la main, pour un lancement rapide. La mise en service précipitée de cet EPR répond avant tout à des enjeux politiques et idéologiques.
Enfin cette contribution a été l’occasion de rappeler l’urgence d’investir massivement dans les énergies renouvelables dont le fonctionnement et l’efficacité immédiate sont garantis. Enjeux de justice sociale, ces énergies bon marché (entre 60 et 90€/MWh pour l’éolien contre 120€/MWh pour les EPR) permettent également de réduire notre dépendance aux marchés mondialisés, aux pays instables et aux grandes puissances. Leur développement doit également s’accompagner d’investissements en faveur de la sobriété énergétique à toutes les échelles de la société.
Considérant l’urgence climatique et les enjeux socio-économiques qui sous-tendent les choix de politiques énergétiques, la meilleure option reste de soutenir massivement le développement des énergies renouvelables et d’engager des programmes d’investissements pour réduire drastiquement la consommation d’énergie.