Retrouvez ci-dessous la contribution des écologistes Moselle Est en lien avec la commission Énergie et Climat à propos du projet Emil’hy. Cette contribution est déposée dans le cadre de la concertation préalable.
Vous pouvez retrouver la contribution des écologistes au projet jumeau et concurrent de Verso energy par là.
Un client pour deux projets, le conflit de l’hydrogène en Moselle-Est
Dans la commune de Saint-Avold en Moselle-Est, deux projets de 400MW d’électrolyseurs chacun et affichant un objectif de production à 51 000 tonnes et 56 000 tonnes annuels se font concurrence.
L’un porté par Verso Energy, l’autre par Gazel Énergie, exploitant de l’une des deux dernières centrales à charbon encore en activité en France. L’objectif de ces unités de production d’hydrogène ? Décarboner les aciéries allemandes de SHS à une vingtaine de kilomètres de Saint-Avold.
Dans son plan de transition énergétique, baptisé “Pure Steel +” l’aciériste allemand prévoit des besoins d’hydrogène à hauteur de 55 000 tonnes annuelles.
Le besoin et l’usage étant identifiés, la production d’hydrogène à cette fin apparaît cohérente, sous réserve que la production se limite aux besoins et donc que le territoire Est-Mosellan n’accueille qu’un seul des deux projets. L’utilisation d’hydrogène par SHS pour la fabrication d’acier permettrait en 2030 de réduire de 55% ses émissions de CO2 et de 80% à l’horizon 2045, selon les estimations du plan pure steel +.
Une consommation d’eau et d’électricité importante et une nécessité de pilotabilité en cas de tension sur la ressource
Les besoins en eau et électricité du projet Emil’Hy sont considérables.
Les nappes phréatiques locales sont dans un état convenable et peuvent pour l’heure supporter un tel prélèvement. Cependant le dérèglement climatique risque de compromettre cette disponibilité. De fait, en cas de finalisation du projet, le groupe local demande un suivi méticuleux de la ressource disponible et la possibilité de ralentir voir stopper la production d’hydrogène en cas de tension sur la nappe phréatique.
Ce besoin de pilotabilité s’applique aussi aux tensions existantes sur le réseau électrique. Bien que l’approvisionnement soit décarboné à travers des contrats long terme d’achat signés avec des producteurs d’énergie renouvelable (non nucléaires), l’installation sera tout de même relié au réseau qui a connu des tensions dans les dernières années, obligeant notamment le maintien en activité de la centrale à charbon. De part sa localisation, nous pouvons supposer qu’une tension sur le réseau électrique entraînerait de l’importation énergétique notamment depuis la centrale à charbon d’Ensdorf à quelques kilomètres de là ce qui serait un non sens écologique.
En conclusion le groupe Local Moselle-Est appuyé par la commission énergie se positionne favorablement à un projet hydrogène répondant aux besoins de décarbonation des aciéries sous réserve de pilotabilité. L’hydrogène ainsi produit devant se substituer aux énergies carbonées et non s’y ajouter.
Le processus d’électrolyse générera par ailleurs de grandes quantités d’oxygène que les écologistes encouragent à valoriser.
Enfin une vigilance sera à apporter quant aux débouchés de l’acier ainsi produit. Des trains ? Des rails ? OUI, des SUVS ? Des Yachts ? NON.