Rapport de synthèse du GIEC : nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.

Lundi 20 mars, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a publié la synthèse de ses six derniers rapports soit, le fruit de huit ans de travaux. Il s’agit du rapport scientifique le plus important pour l’avenir de l’humanité. En effet, au-delà d’alerter sur l’état du réchauffement climatique et sur ses impacts, le GIEC nous offre de nombreux outils afin de limiter ce réchauffement et ses conséquences.

Europe Écologie Les Verts fait de cette synthèse son document de référence pour les années à venir. La science doit être au cœur de nos prises de décisions.

Un dramatique constat

Malgré l’objectif fixé lors de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des 1,5°C d’ici à 2100, le GIEC indique que, sans un renforcement des politiques de transition écologique, il faut s’attendre à un réchauffement global de 3,2°C d’ici 2100. 

Ce chiffre est dramatique. En effet, chaque fraction de réchauffement supplémentaire se traduit par une escalade rapide des risques liés au réchauffement climatique (sécheresses, canicules, inondations, feux de forêts, violentes intempéries…). L’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques va donc augmenter, allant de pair avec des pertes et dommages causés de manière inégale aux personnes et à la nature. Car oui, “les communautés vulnérables, qui ont historiquement moins contribué au changement climatique actuel, sont disproportionnellement affectées.”

De plus, ce rapport fait un malheureux constat : les risques associés au réchauffement climatique sont plus graves que ce qui avait été estimé jusqu’à présent dans les précédents rapports. Il est donc impératif de réagir et de mettre en place des politiques climatiques à la hauteur de l’urgence.

Un large spectre d’actions possibles

Le GIEC est clair : plus le climat se réchauffe, plus ses conséquences seront difficiles et complexes à gérer. 

Nous devons, dès maintenant, mettre en place des politiques de réductions profondes, rapides et soutenues des gaz à effet de serre. En parallèle, des politiques d’adaptation sont essentielles et doivent être mises en œuvre en urgence. Les politiques et engagements actuels sont loin d’être à la hauteur. Si nous souhaitons rester sous les 1,5°C de réchauffement, nous devons atteindre zéro émission nette au début des années 2050 et au début des années 2070 pour nous maintenir sous la barre des 2°C ce qui demande des actions immédiates et drastiques.

Ce constat est d’autant plus alarmant que nous connaissons tous les leviers à mettre en œuvre. Les investissements financiers dans le domaine climatique doivent croître, les actions gouvernementales avec la société civile et les entreprises privées doivent se multiplier, des réformes fiscales, financières et institutionnelles doivent être entreprises. Nous devons nous libérer de notre addiction aux énergies fossiles. La priorité doit être donnée à l’équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l’inclusion, à la sobriété et à des processus de transition justes. Bref, le chantier est immense et le modèle politique néolibéral dans lequel nous vivons n’est pas compatible avec l’ampleur du défi qui se dresse devant nous. 

Des actions sensées

Nous avons tout à gagner de la mise en place de ces politiques climatiques. 

Au niveau économique et social, les bénéfices d’une limitation du réchauffement climatique à 2°C dépassent le coût des mesures à mettre en place. Au niveau climatique, il en va de la survie du monde vivant. Au niveau de la justice sociale, il en va du droit de toutes et tous à vivre dans des conditions décentes. Au niveau politique, il en va de l’unité nationale et de la stabilité de l’ordre international. 

Il est temps d’écouter les scientifiques et d’enfin agir. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.