AREVA en Turquie: Denis Baupin interroge Delphine Batho : « nous voulons la transparence »

Un consortium franco-japonais formé par Areva et Mitsubishi s’apprête à signer un contrat pour la construction de 4 réacteurs nucléaires en Turquie, un pays à très forte sismicité. De nombreux séismes (Izmit, Duzce, Cerkes, Bingol, Karakoçan) sont intervenus au cours de la dernière décennie sur la faille Nord Anatolienne à proximité de laquelle est prévue la construction des réacteurs : ainsi le séisme du 6 juin 2000 de Cerkes s’est déroulé à moins de 250 km du site de futur de Sinop.

Le 6 juin dernier, celui qui était alors Président de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, déclarait : « Les contrats de vente de réacteurs nucléaires à l’export sont obtenus à des prix complètement bradés. ». Et il ajoutait : « Les prix acceptés par les vendeurs et obtenus par les acheteurs ne sont pas soutenables. […] C’est déjà un problème sérieux, et nous devons nous assurer qu’il ne s’y ajoute pas un dumping au détriment de la sûreté. »

La même ASN a assuré à de nombreuses reprises qu’il ne lui paraîtrait pas possible que les entreprises françaises du nucléaire exportent des installations nucléaires dans des conditions de sûreté que nous n’accepterions pas dans notre propre pays. Dès juillet 2010, avant même Fukushima, l’ASN déclarait : « L’une des préoccupations majeures de l’ASN est l’harmonisation par le haut de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans le monde. Nous ne voulons pas d’une sûreté à 2 vitesses ».

En conséquence, le Vice-Président de l’Assemblée Nationale Denis Baupin vient d’adresser une question écrite à la ministre de l’Ecologie lui demandant dans quelles conditions l’Etat actionnaire a été associé au projet Areva, surtout quel contrôle va être exercé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire française sur le projet, et quel contrôle va être exercé par les autorités françaises sur l’accord financier passé, sachant que les derniers contrats nucléaires ont systématiquement volontairement sous-évalué les coûts, reportant à terme les surcoûts sur les contribuables français.

Question écrite :

M. Denis Baupin attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur le contrat que s’apprête à signer un consortium franco-japonais formé par Areva et Mitsubishi pour la construction de 4 réacteurs nucléaires en Turquie, un pays à très forte sismicité. De nombreux séismes (Izmit, Duzce, Cerkes, Bingol, Karakoçan) sont intervenus au cours de la dernière décennie sur la faille Nord Anatolienne à proximité de laquelle est prévue la construction des réacteurs : ainsi le séisme du 6 juin 2000 de Cerkes s’est déroulé à moins de 250 km du site de futur de Sinop.

Le 6 juin dernier, celui qui était alors Président de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, déclarait : « Les contrats de vente de réacteurs nucléaires à l’export sont obtenus à des prix complètement bradés. » . Et il ajoutait : « Les prix acceptés par les vendeurs et obtenus par les acheteurs ne sont pas soutenables. […] C’est déjà un problème sérieux, et nous devons nous assurer qu’il ne s’y ajoute pas un dumping au détriment de la sûreté. »

La même ASN a assuré à de nombreuses reprises qu’il ne lui paraîtrait pas possible que les entreprises françaises du nucléaire exportent des installations nucléaires dans des conditions de sûreté que nous n’accepterions pas dans notre propre pays. Dès juillet 2010, avant même Fukushima, l’ASN déclarait : « L’une des préoccupations majeures de l’ASN est l’harmonisation par le haut de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans le monde. Nous ne voulons pas d’une sûreté à 2 vitesses ».

En conséquence, Denis Baupin demande à la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie dans quelles conditions l’Etat actionnaire a été associé au projet Areva, surtout quel contrôle va être exercé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire française sur le projet, et quel contrôle va être exercé par les autorités françaises sur l’accord financier passé, sachant que les derniers contrats nucléaires ont systématiquement volontairement sous-évalué les coûts, reportant à terme les surcoûts sur les contribuables français.

AFP/ Centrale nucléaire en Turquie: interrogations sur le risque sismique

PARIS – Des voix s’élevaient vendredi en France, du côté des écologistes, pour alerter sur les risques de la construction d’une nouvelle centrale nucléaire en Turquie – dont le contrat vient d’être remporté par un consortium franco-japonais – en raison de la forte activité sismique de ce pays.

En Turquie, de nombreux séismes (Izmit, Duzce, Cerkes, Bingol, Karakoçan) sont intervenus au cours de la dernière décennie sur la faille nord anatolienne à proximité de laquelle est prévue la construction des réacteurs, a écrit le vice-président de l’Assemblée nationale, l’écologiste Denis Baupin, dans une question écrite à la ministre de l’Ecologie et de l’Energie Delphine Batho.

Ainsi, le séisme du 6 juin 2000 de Cerkes s’est déroulé à moins de 250 km du site futur de Sinop, ajoute-t-il.

M. Baupin demande notamment à Mme Batho quel contrôle va être exercé par l’Autorité de Sûreté nucléaire française pour le projet et dans quelles conditions l’Etat actionnaire a été associé au projet Areva.

De son côté, le réseau Sortir du Nucléaire a interpellé Areva qui fournira, avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI), les quatre réacteurs de moyenne puissance qui équiperont la centrale.

Après avoir vendu le combustible Mox qui a fondu dans le réacteur n°3 de Fukushima et fortement contribué à la contamination au plutonium au Japon, l’entreprise française souhaite-t-elle être complice d’un nouveau désastre si un fort séisme survient en Turquie?, demande le réseau dans un communiqué.

Cela ne semble pas inquiéter Areva, qui projette aussi de construire des réacteurs EPR en zone sismique en Inde, poursuit Sortir du Nucléaire.

La Turquie vient d’attribuer à un consortium incluant le japonais Mitsubishi et le français GDF Suez la construction de sa deuxième centrale nucléaire, un contrat de plus de 15 milliards d’euros qui marque la relance du marché nucléaire civil, gelé depuis la catastrophe de Fukushima il y a deux ans.

Le calendrier du projet prévoit le début des travaux de construction sur le site de Sinop, au bord de la mer Noire, en 2017, pour une mise en service des quatre tranches étalée entre 2023/2024 et 2028.